Depuis le début du XIXème siècle,
les transports en commun ont une place à part dans l’histoire de Nantes et son agglomération.
Des premiers omnibus tractés par des chevaux, jusqu’aux plus récent matériel
autobus propulsé au gaz naturel ou sur mode hybride, propre, à l’image d’un
tramway circulant grâce à la fée électricité, l’évolution des réseaux de
transports urbains n’aura jamais cessé et aura laissé une empreinte certaine
dans le cœur des nantais.
Au sein de la Venise de l’Ouest,
les réseaux et les entreprises se sont succédé et les matériels ont évolué.
Il y eut les premières navettes au
départ du quai des Salorges et à destination des bains publics du quartier de
Richebourg, mis en place par leur gérant, Stanislas Baudry : c’était en
1826.
L’avènement du tramway à air
comprimé en 1879, puis des motrices électriques tirant des remorques dès 1913,
permet à la ville de maintenir une croissance fulgurante de son réseau ferré,
géré par la compagnie des tramways nantais. Du Pont du Cens à Pont Rousseau, de
Zola aux Batignolles, le maillage est conséquent.
Le garage des tramways se situe alors à la Morrhonnière.
Si les premiers autobus circulent
à partir des années 20, ils remplaceront en masse les trams après la seconde
guerre mondiale dont Nantes a énormément souffert. Des matériels français
prennent le relais et le pneu remplace le fer : c’est l’âge d’or des bus
Chausson, plus particulièrement dès la fin des années 50.
Naît ensuite la célèbre Compagnie
Nantaise de Transports en Commun, encore connue sous le sigle C.N.T.C. par les
plus anciens nantais. Les bus sont tout d’abord colorés de bleu et de jaune,
puis le rouge et gris s’étend sur les véhicules plus modernes acquis à partir
de 1967. Le réseau s’étend au-delà du territoire nantais avec la naissance de
liaisons vers Rezé et Saint Herblain. D’autres communes sont également
desservies au fil des années, comme Indre, Couëron ou encore Saint Sébastien
sur Loire.
1976 : exit la C.N.T.C.,
bienvenue à la STAN, qui sera à son tour
remplacé par la SEMITAN en 1979. Entre temps, les premiers bus articulés sont
entrés en service et se retrouvent peu à peu englués dans une circulation
automobile toujours plus dense.
Les
changements d'opérateurs de transport ont bouleversé
le réseau, notamment au niveau de l'identité visuelle.
Durant plusieurs années, particulièrement de la fin
des années 70 jusqu'au milieu des années 80, plusieurs
livrées sont visibles : des bus aux couleurs différentes
se côtoient.
Une étude est menée à la fin des
années 70, et la municipalité tente un pari jugé alors surréaliste : la
réinsertion du tramway à Nantes.
Tout s’accélère dès le début des
années 1980 : la future première ligne provoque des travaux d’est en
ouest. Des travaux qui seront interrompus durant plusieurs mois après le
changement de municipalité de 1982, mais qui, de par la trop grande avancée du
chantier, se poursuivront jusqu’en 1984, année de réception des rames Alsthom à
la robe blanche et aux bandes vertes du nouveau réseau TAN. Entre temps le
siège social déménage de la Morrhonnière vers Dalby, le long de la future ligne
de tram.
7 Janvier 1985 : la ligne 1
relie tout d’abord le centre-ville et Commerce à la Haluchère. Elle s’étend en
Février vers Bellevue.
La croissance du réseau TAN et de
l’entreprise est fulgurante : plusieurs nouvelles lignes, dont certaines
sous-traitées à d’autres sociétés de transport, sont sur les routes pour
rallier les communes extérieures et l’aéroport. Le parc roulant se modernise
avec la transformation et la rénovation lourde des autobus de type O 305 :
c’est « l’opération GX 44 ». 179 bus sont ainsi traités de 1986 à
1991.
En 1989, la ligne 1 est prolongée
et dessert le stade de la Beaujoire. Fort du succès du tramway, la deuxième
ligne est sur les rails à la rentrée 1992 et les rames, rallongées, deviennent
accessibles aux personnes à mobilité réduite. A terme elle relie Rezé à Orvault
par le campus universitaire.
L’accessibilité au transport pour
tous se développe avec de nouveaux autobus à plancher bas acquis à partir de
1995.
Aussi, à partir de 1997, le réseau passe aussi par l’eau avec la création d’une
navette fluviale sur l’Erdre pour une traversée entre les rives ouest et est.
De Plaisance à Hôtel Dieu, la
troisième ligne de tramway est en service à l’aube du XXIème siècle, marqué
également par le prolongement vers l’ouest de la ligne 1 et l’arrivée d’une
seconde génération de rames : les Incentro.
Les autobus au gaz naturel
envahissent les lignes urbaines et remplacent peu à peu les bus standards GX 44
et articulés O 305 G et GX 187 vieillissants.
Le réseau de tramway le plus long
de France poursuit son extension : au printemps 2004 la ligne 3 atteint le
Sillon de Bretagne, pendant que la ligne 2 réalise une percée au sud vers
Bouguenais à la rentrée 2005.
Après de longs travaux, le bus à
haut niveau de service s’élance vers l’entrée de Vertou : en Novembre 2006
le Busway est en marche, c’est la ligne 4.
Le réseau TAN actuel, fort d’une
soixantaine de lignes d’autobus, de tramway et de bateaux, dessert les 24
communes de l’agglomération nantaise grâce à près de 620 véhicules, sans oublier
les quelque 1100 conducteurs de la SEMITAN et plus de
500 chez les affrétés. Les
derniers projets lancés, tels que la mise en route des premières lignes
estampillées Chronobus, la réception des rames de troisième génération et les
futurs autobus bi-articulés électriques pour le Busway,
viennent agrémenter l’histoire déjà riche du réseau de transport.
2023,
un nouveau nom apparaît : Naolib. Au revoir la marque
TAN, le nouveau nom du réseau nantais - lancé par Nantes
Métropole - entre en vigueur le 28 août 2023 et regroupe toutes les
mobilités : transports en commun, parkings, vélos en
libre-service. Le déploiement n'est cependant que progressif
et prendra plusieurs mois avant de voir disparaître
définitivement le nom historique de près de 40 ans.
Fort heureusement, il restera toujours les véhicules
historiques préservés pour honorer la mémoire de cette
grande période.
|