Durant les années 1970, les
premiers bus articulés éprouvés en circulation et ressemblant davantage à un
autobus qu’un car rallongé sont proposés en Europe en provenance de
constructeurs allemands, avec des modèles MAN ou Setra.
Ces véhicules sont testés dans
plusieurs villes françaises dont Nantes (sur le groupe des lignes 32, 33, 34 et
35), qui en 1977 opte pour le constructeur d’Ulm et son Setra SG 180 M :
il s’agit de la version urbaine et articulée des standards S 130 et S 140.
D’autres villes ont fait ce choix, comme Caen, Brest, Montbéliard, Tours,
Montpellier ou encore Lorient.
La version choisie bénéficie de
quatre double-portes avec ouverture à l’extérieur équipées du self-service pour
le service à un agent (le conducteur), répandu depuis plusieurs années sur le
réseau STAN. Les girouettes à film ont un mode de défilement électrique, et le
coffre latéral est positionné au-dessus des baies vitrées, comme la majorité
des bus allemands proposés sur le marché. La robe des bus reprend les couleurs
STAN : bleu, orange et blanc. A l’intérieur, l’aménagement des très nombreux
sièges (45 places assises) se veut suburbain et à l’implantation du moteur à
l’avant permet d’avoir une vaste plate-forme à l’arrière, ce qui transcende
avec l’étroitesse de l’allée centrale.
La mise en service commerciale
des 10 premiers SG 180 M nantais, qui sont également les premiers articulés du
réseau, se déroule à partir de Septembre 1977 et durera deux mois : la
série se compose du bus 701 au bus 710, engagés sur les lignes 32, 33, 34 et
35, composant le grand axe nord-sud du réseau nantais (quartiers nord de Nantes
vers Rezé par Commerce).
La seconde fournée d’articulés
est réceptionnée en Octobre 1978 : la série 711 à 718.
En 1979, la STAN devient la
SEMITAN : les couleurs du réseau changent, celles des bus aussi, le bleu
laissant place au vert pour compléter l’orange et le blanc. Les 18 Setra SG 180
M sont ainsi repeints pour la première fois alors qu’ils sont toujours engagés
sur l’axe nord-sud, composée des lignes 32 et 34.
Après 1985, les bus vont peu à
peu changer de livrée pour la deuxième fois de leur carrière : les SG 180
M arborent la robe blanche du tramway. Le premier bus traité est le 706, blanc
de haut en bas avec les bandes dégradées vertes. Sa livrée est dite
« prototype » : bien qu’il la gardera tout au long de sa carrière,
les autres bus articulés Setra verront leur bas de caisse repeints en gris
anthracite comme les futurs GX 44 et GX 187.
Dans les années suivantes, ces
bus débarquent également sur les lignes 26, 28, 42, 43 et 53, alors que les O
305 G viennent également les assister sur ces dessertes, gourmandes en autobus
articulés. Ils se voient également du nouveau système d’aide à l’exploitation
(SAE).
Alors que le parc nantais de bus
articulés s’accroit à la fin des années 1980 avec l’arrivée des Heuliez GX 187,
trois Setra SG 180 M de deuxième main sont acquis auprès du réseau de la ville
de Brest. Les ex 201, 204 et 205 finistériens deviennent respectivement les
719, 720 et 721 de la SEMITAN durant l’été 1988. Cependant, ces trois véhicules
sont des vétérans, puisque leur mise en service initiale date de Juillet 1977,
soit avant la première série nantaise. Ils proposent quelques différences, avec
des girouettes à film manuelles, et un coffre placé derrière la vitre en
latéral.
Juillet 1992. La réception de
sept bus articulés neufs GX 187 destinés en priorité aux lignes 32 et 34,
couplée à la rénovation de plusieurs O 305 G et la mise en service de la ligne
2 du tramway, auront raison de 14 des 21 Setra SG 180 M nantais qui quittent la
France pour la Pologne par la route, destination Bialystok pour une nouvelle
carrière après plus de 1,4 millions de kilomètres pour certains exemplaires,
majoritairement sur l’axe nord-sud.
Les derniers Setra SG 180 M
restants, faisant partie de la série 711 à 718, officieront jusqu’en 1993 sur
les renforts scolaires des lignes du sud de la loire, notamment pour la
desserte des collèges et lycées de Saint Sébastien, Basse Goulaine et Vertou.
Aucun exemplaire de ce bus
mythique ne fut conservé, certains finissant leur carrière pour pièces dans la
vallée du Rhône, mais ceux ayant un jour emprunté ou conduit ce mythique
véhicule se souviendront de son look unique, mais aussi du bruit de moteur et
des puissants freins.
|